Post by Fernand NaudinLe ***dogme*** de la biologie moléculaire va-t-il prendre une claque ?
Ce soir sur Arte, 22h30, un début de réponse.
http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=630714,day=3,week=8,year=2007.html
Grave, quand Arte se met à nous la jouer "Sciences et Avenir". La
Post by Fernand Naudin« Finalement, explique Michael Skinner, de l'université d'État de Washington, on s'est aperçu que l'homme n'avait pas plus de gènes qu'une vulgaire plante !" À peine trente mille : pas de quoi expliquer la complexité de son fonctionnement !"
La complexité du plan d'un organisme n'est pas plus liée au nombre de
ses gènes que la taille d'un Etat au nombre des subdivisions, sans quoi
la France avec ses 95 départements de métropole serait deux fois plus
grande que les USA qui n'ont que 50 Etats ! Ce qui compte pour la
complexité est le nombre de paires de bases. Le code ADN humain tient
sur 2 CD-ROM standard, ce qui ne doit en effet pas le mettre très loin
du riz.
Il est connu depuis les années 90 que les animaux à sang chaud
trimbalent un ADN nettement plus *court* que ceux à sang froid, le
développement de l'oeuf en embryon, qui occupe une part non négligeable
du programme, étant naturellement bien plus simple à assurer en milieu
isotherme : l'ADN de l'homme est plus court que celui du têtard.
Post by Fernand Naudin« lorsque ce chromosome vient du père, c'est le syndrome de Prader-Willi qui se développe ; quand il vient de la mère, c'est celui de Beckwith-Wiedemann qui apparaît. Comment expliquer qu'un même gène soit à l'origine de deux maladies ? »
Question intéressante, et sans doute susceptible de mener à de grandes
nouvelles découvertes (chaque fois qu'une théorie existante est mise en
défaut, il y a de la grande découverte dans l'air), mais totalement,
mais alors *totalement* , dénuée du moindre rapport avec la théorie de
Lamarck - dont j'observe qu'on essaie de le ressusciter à peu près tous
les dix ans depuis les années 60.
Post by Fernand Naudin« Soit la transmission ne se fait pas uniquement par les gènes ; soit un gène est modifié par son parcours antérieur et conserve, en quelque sorte, la mémoire de sa propre histoire. »
Soit la transmission ne se fait pas par *un* gène, ce qui est on ne peut
plus logique : si toute l'information concernant les traits
spécifiquement masulins provenait du chromosome Y du père; les hommes
auraient tous à la fois la même bite et la même barbe de père en fils
tout au long des générations. Pour les bites, je ne suis pas allé voir
de priès, mais pour les barbes, il y a assez de différence entre frères
pour voir immédiatement que ce n'est pas le cas. Voilà. J'ai pas eu
besoin de labo, j'ai pas eu besoin d'équipe, j'ai pas eu beson de
crédit, et je viens de te montre que la fonctionnalité d'un allèle
dépend de son environnement autant que de lui, exactement comme pour un
mot ou une virgule.
Post by Fernand Naudin« les scientifiques font alors une autre découverte : les gènes semblent disposer d'une sorte d'interrupteur qu'un simple changement d'environnement (choc émotionnel, carences alimentaires, etc.) serait susceptible d'activer ou de désactiver »
Protéine HSP90 entre autres. Dans « Mon oncle d'Amérique », Labotit fait
déjà allusion à la baisse des défenses dans des situations de stress.
Baisse des défenses peut comporter, et comporte en général, mobilité de
l'HSP90 et donc mutabilité accrue, pour le meilleur comme pour le pire.
Pour ne pas choper trop vite de cancer, menez une vie calme et sans
agression (ou alors une vie où vous soyez en mesure de toujours agresser
le premier, comme Jeanne Calment, ah ah ah !).
Post by Fernand Naudin« Et la position de l'interrupteur se transmet d'une génération à l'autre ».
Voilà ce qui constituera sans doute la partie la plus intéressante de
cette émission. Cela, en effet, semble important.